Le tabou de l’externalisation du service public pour éviter l’effondrement ?

Externalisation du service public

Il est un repli discret, insidieux, presque invisible à l’œil non averti. Celui d’une Administration qui, cloîtrée dans ses propres règles, finit par oublier à qui elle s’adresse. Le citoyen.

Dans l’ombre feutrée des bureaux, les procédures s’empilent comme autant de strates d’un système qui se regarde fonctionner. Et pendant ce temps, les attentes grandissent. Plus de réactivité. Plus de simplicité. Moins de coûts. Une efficacité qui s’apparente de plus en plus à un mirage. Et l’externalisation du service public s’amplifie.

L’autarcie administrative n’est plus une hypothèse, c’est un fait.

À force d’enchevêtrer ses propres contraintes, la collectivité devient rigide, sourde au mouvement du monde. C’est ce qui pousse aujourd’hui de nombreuses institutions locales à franchir une ligne que certains jugent rouge : externaliser.Déléguer. Transférer. Confier à d’autres ce qu’elles ne parviennent plus à assumer seules.

Restauration scolaire, gestion des déchets, transport, eau, cantines… Ces services, vitaux pour la population, échappent peu à peu à la régie directe. Et avec eux, une part de l’ADN du service public.

Mais pouvait-il en être autrement ?

externalisation-1024x683 Le tabou de l’externalisation du service public pour éviter l’effondrement ?

Car au fond, externaliser, c’est reconnaître. L’impuissance. Le manque d’attractivité. La complexité croissante des métiers. C’est admettre que l’Administration ne peut plus tout faire seule — ni tout faire bien.

Les collectivités, en se tournant vers des sociétés publiques locales ou des délégataires privés, tentent de combler un vide. Elles cherchent à retrouver une agilité qu’elles ont perdue, à renouer avec une société qui, elle, évolue vite. Trop vite.

Pourtant, cette mue a un prix.

L’éloignement du terrain, d’abord. Ne plus connaître son public, ne plus croiser les regards, ne plus entendre les doléances en direct… c’est risquer l’aveuglement. Ensuite, la perte de sens pour les agents, relégués au rôle de gestionnaires de contrats, de surveillants de prestataires. Un métier vidé de sa substance.

Enfin, la dilution des responsabilités. Qui fait quoi ? Qui décide ? Qui rend des comptes ? Le citoyen, lui, continue de pointer du doigt la mairie, peu importe le schéma choisi. Car dans l’imaginaire collectif, l’élu reste le visage de l’action publique. Et il devra, bon gré mal gré, répondre de décisions parfois prises loin de lui.

Alors oui, chaque modèle d’externalisation ou de régie directe a ses forces et ses failles. Il n’existe pas de solution miracle. Chaque service, chaque territoire, chaque population appelle une réponse sur-mesure. Mais le débat mérite d’être posé avec clarté, sans dogmatisme.

Externaliser n’est pas trahir. C’est parfois le seul moyen de rester fidèle à l’idéal de service public. C’est refuser le repli sur soi, c’est combattre la bureaucratie qui sclérose, c’est reconnaître que le sens ne réside pas dans la possession du service, mais dans la qualité rendue à ceux qui en dépendent.

La question n’est plus “Faut-il externaliser ?” mais “Comment externaliser sans perdre l’âme du service public ?”

Et c’est peut-être là, dans cette tension féconde entre efficacité et proximité, que se joue l’avenir des collectivités.

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