La démagogie politique : entre promesses non tenues et réalités administratives
« La structure pyramidale a ses avantages, mais elle peut également devenir un frein à l’adaptabilité et à l’innovation dans un monde en constante évolution. » Ces mots de John Kotter résonnent particulièrement dans le contexte politique actuel. La défiance envers les élus ne découle pas uniquement du mille-feuille administratif, mais aussi d’un constat amer : les individus, et surtout les leaders, sont jugés sur leurs actes. Quand les décideurs politiques annoncent leurs intentions, il est légitime d’attendre qu’ils tiennent leurs engagements. À défaut, la confiance s’éteint, laissant place à la défiance, voire à la haine liée à la démagogie politique.
Le poids des promesses électorales

L’adage « dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit » est un impératif dans le monde politique. Les citoyens, qu’ils soient locaux ou nationaux, attendent de leurs élus une transparence et une crédibilité inébranlables. Malheureusement, le reproche le plus fréquent à l’encontre des élus est qu’ils ne sont que de beaux parleurs. Ils font des promesses alléchantes en période électorale, mais une fois en fonction, ces engagements semblent souvent relégués aux oubliettes. Cette démagogie politique, perçue comme généralisée, contribue à ternir l’image de la classe politique.
La démagogie politique, c’est séduire et manipuler l’opinion publique par des discours simplistes, des promesses exagérées et des attaques ciblées. Elle exploite les émotions, les préjugés et les craintes des citoyens au lieu de proposer des solutions réfléchies. En somme, elle incarne la promesse de « ne pas faire ce que l’on a dit ».
Les deux temps de la politique : campagne et action
Il est essentiel de comprendre que la classe politique, dans sa majorité, croit en ses discours et ses programmes pendant la campagne. Le temps de la campagne est celui de la création et de la communication. Les candidats, forts de leur vision des attentes citoyennes, se livrent à une bataille d’arguments pour séduire les électeurs. Malheureusement, cette bataille peut parfois se transformer en carnage, où la haine et la diffamation prennent le pas sur le débat d’idées.
Une fois élus, les décideurs entrent dans le temps de l’action. C’est le moment où ils doivent concrétiser les promesses faites. Cependant, ils se rendent souvent compte des contraintes qui entravent la mise en œuvre de leurs engagements. Les collectivités, par exemple, ne fonctionnent pas comme des entreprises. Les élus découvrent, parfois avec désespoir, qu’ils ne maîtrisent pas tous les aspects de leur mandat.
Les contraintes de l’action publique
Les spécificités de fonctionnement des collectivités peuvent rapidement devenir des freins à l’action. Les élus doivent composer avec des moyens limités, tant financiers qu’humains. Souvent, ils n’ont qu’une vision partielle des capacités d’action de leur collectivité, ce qui les pousse à faire des promesses irréalisables. Les candidats sortants, eux, bénéficient d’une légitimité acquise par leur connaissance des rouages administratifs, ce qui leur confère un avantage non négligeable.
De plus, la temporalité joue un rôle crucial. Les programmes politiques sont souvent élaborés dans un contexte d’incertitude, sans tenir compte des évolutions législatives ou des crises économiques. Les élus ne peuvent pas anticiper tous les aléas qui pourraient compromettre leurs projets. Ainsi, le temps de réalisation des actions publiques s’allonge, et certains projets, initiés sous une mandature, ne verront le jour qu’avec d’autres élus.
Vers une communication transparente
Il est donc légitime de reprocher aux élus de ne pas tenir leurs engagements. Cependant, il est crucial de comprendre que ce manquement résulte souvent de contraintes difficiles à anticiper, plutôt que d’une volonté délibérée de tromper les électeurs. La communication avec les citoyens doit évoluer. Elle doit être axée sur des bilans et des états d’avancement, expliquant les écarts entre promesses et réalisations.
La confiance se construit sur la transparence. Pourtant, peu de place est accordée à l’analyse des raisons des écarts. Les jugements portés sur l’action des élus sont souvent biaisés et polémiques, alimentés par un individualisme et un communautarisme qui renforcent l’image d’élus incapables de tenir leurs promesses.
En somme, la démagogie politique et les promesses non tenues ne sont que la partie émergée d’un iceberg bien plus complexe. Les élus doivent naviguer entre attentes citoyennes, contraintes administratives et réalités budgétaires. Pour restaurer la confiance, une communication transparente et honnête est indispensable. Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit doit devenir le mantra de la classe politique pour redonner du sens à l’action publique.
POUR ALLER PLUS LOIN
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