Le grand naufrage budgétaire — quand l’État dépense sans servir
Depuis des décennies, la France s’enfonce dans un gouffre financier sans fond. Année après année, la dette publique enfle, les déficits s’accumulent, les dépenses explosent. Et pourtant, paradoxe cruel : jamais le service public n’a semblé aussi inefficace, aussi éloigné de sa mission première — servir l’intérêt général.
L’État obèse, le citoyen exsangue
En 2025, la dette dépasse les 3 400 milliards d’euros, soit près de 111 % du PIB. Plus d’un euro sur deux dépensé par l’État l’est à crédit. Et pendant que la France s’endette, les urgences ferment, les écoles manquent de professeurs, la justice croule, et la sécurité s’effrite. Comment en est-on arrivé là ?
La dérive des dépenses publiques : le cercle vicieux français

Le problème n’est plus seulement budgétaire, il est structurel et culturel.
L’État dépense pour tout, partout, tout le temps. Chaque crise, chaque demande sociale, chaque lobby devient un prétexte à de nouvelles aides, de nouveaux dispositifs, de nouvelles normes.
Résultat : une inflation réglementaire sans précédent. En 40 ans, le nombre de textes législatifs et réglementaires a plus que triplé, créant des obligations coûteuses tant pour le public que pour le privé.
Cette sur-réglementation technocratique engendre un coût caché colossal :
→ des embauches administratives pour appliquer les textes,
→ des audits, des cabinets de conseil, des systèmes d’information coûteux,
→ et des dépenses “obligatoires” sans effet tangible sur le bien commun.
Pendant ce temps, les services régaliens — éducation, santé, sécurité — s’effondrent.
Le budget de l’Éducation nationale dépasse 60 milliards d’euros, mais la France recule dans tous les classements internationaux. Les hôpitaux publics manquent de lits et de soignants malgré plus de 240 milliards d’euros consacrés à la santé chaque année.
Nous dépensons plus que jamais… pour moins de service public et surtout moins qualitatif.
Le mille-feuille administratif : la machine qui se nourrit d’elle-même
Nos collectivités « ne tournent plus rond ».
Avec plus de 36 000 communes, 101 départements, 18 régions et une myriade d’intercommunalités, la France est prisonnière d’un mille-feuille administratif indigeste.
Chaque strate ajoute ses coûts, ses doublons, ses subventions, ses fonctionnaires.
En 2023, les collectivités locales représentaient 20 % des dépenses publiques, soit plus de 270 milliards d’euros. Et pourtant, les citoyens ne savent plus “qui fait quoi”, ni qui est responsable.
Cet enchevêtrement a un prix :
→ des politiques publiques illisibles,
→ des moyens dilués,
→ une inefficacité endémique.
L’État central continue de piloter, les régions de planifier, les départements de distribuer, les communes d’exécuter. Mais personne ne rend vraiment de comptes. Le système s’autoalimente.
Le leurre de l’intérêt général : un bouclier pour l’inaction
Au nom de “l’intérêt général”, tout est justifié.
On multiplie les embauches, les procédures, les commissions. On s’auto-congratule dans des rapports d’activité pendant que le pays s’endette.
Mais cet intérêt général, autrefois noble boussole, est devenu un alibi à la stagnation.
Il masque l’immobilisme, la peur de la réforme, le refus de la performance.
Et quand on ose parler d’efficacité ou de qualité de service, on se heurte à une fin de non-recevoir : « oui, mais ici, c’est différent, nous, c’est le service public ».
Non, justement.
Le service public n’est plus un totem, il doit redevenir un outil.
Un outil au service du citoyen, pas une machine administrative pour elle-même.
La technocratie contre la réalité : quand la norme remplace le bon sens
Chaque réforme administrative ajoute de la complexité au lieu d’en supprimer.
Chaque loi crée son armée d’agents, ses observatoires, ses cellules d’évaluation.
La technocratie française vit dans un monde parallèle, où produire une circulaire vaut mieux que réparer un hôpital ou sécuriser une école.
Ce “glissement technocratique” coûte cher : des milliards engloutis dans des dépenses périphériques — communication, formations redondantes, outils numériques inutiles — pendant que les enseignants achètent eux-mêmes leurs fournitures et que les services d’urgence attendent des renforts.
L’État a oublié que dépenser n’est pas agir, et que réglementer n’est pas gouverner.
Revenir à l’essentiel : la sobriété de l’action publique
Ce n’est pas en dépensant davantage que l’on sauvera le service public, mais en dépensant mieux.
Il faut recentrer l’État sur ses missions régaliennes : éduquer, soigner, protéger.
Et oser couper dans tout le reste : les doublons, les comités, les strates inutiles, les projets sans impact social ou économique.
La réforme n’est plus une option, c’est une urgence démocratique.
Car un État qui promet tout finit par ne plus rien garantir.
Et un pays qui finance son confort administratif à crédit prépare la pauvreté de ses enfants.
La dette morale du service public
Nous avons contracté une dette financière, mais aussi une dette morale : celle de l’abandon du sens.
L’État doit redevenir exemplaire, sobre, efficace — non pas pour plaire aux marchés, mais pour rendre justice aux citoyens.
Car la véritable faillite de la France ne se lit pas seulement dans ses comptes, mais dans la défiance de son peuple envers ses institutions.
POUR ALLER PLUS LOIN
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