Trop de chefs, pas assez d’action

Organisation pyramidale, les collectivités dépassées

Pourquoi l’organisation pyramidale des collectivités locales touche à sa fin

Introduction : la fin d’un règne discret

Pendant des décennies, la pyramide a dominé nos collectivités territoriales comme un totem silencieux. Symbole d’une organisation ordonnée, lisible, rassurante… et profondément rigide. Mais aujourd’hui, cette structure tant célébrée montre ses failles, ses lenteurs, ses dérives. Et l’on commence à murmurer – parfois à voix haute – qu’elle ne tient plus la route. Que sous ses airs d’efficacité tranquille se cache un système qui freine plus qu’il ne propulse.

Le mythe rassurant de la pyramide

Pyramide Trop de chefs, pas assez d’action

Dans l’univers administratif local, tout semble taillé au cordeau. Au sommet, un directeur général des services, puis une cascade de directeurs, de chefs, et d’agents, chacun à sa place, chacun dans son rôle. La chaîne de commandement est claire, limpide : les ordres descendent, les informations remontent. Une belle mécanique huilée… en apparence.

Ce modèle épouse parfaitement le système d’avancement des fonctionnaires, où chaque agent peut espérer, un jour, gravir la pente de la pyramide. Objectif ultime : le titre, la reconnaissance, la rémunération. Et surtout, l’ascension vers un management tant convoité. Ce système, pensé pour être cohérent, devient en réalité un piège à inertie.

La rigidité comme talon d’Achille

Car cette structure verticale, si rassurante sur le papier, s’effondre face aux exigences du réel. La multiplication des niveaux hiérarchiques génère une lenteur chronique dans la transmission des décisions. À chaque étage, le message s’atténue, se perd, se réinvente parfois. L’information devient floue, le commandement hésitant.

Et plus grave encore : le pouvoir se dilue. Beaucoup de cadres n’ont ni les compétences, ni la posture, ni la volonté d’assumer une vraie responsabilité. Le résultat ? Des “petits chefs” enfermés dans leur tour de contrôle, transmettant des consignes sans les comprendre, renvoyant la faute vers le haut au moindre accroc. La déresponsabilisation devient structurelle.

Quand la pyramide se morcelle

À force de verticalité, les services se replient sur eux-mêmes. Chacun développe ses règles, ses codes, son langage. Des micro-pyramides se forment, fermées, étanches, sourdes aux réalités transversales. Le travail en silo devient la norme. L’objectif collectif, l’intérêt général ? Dissous dans le formalisme et la routine.

Ce cloisonnement devient un frein colossal à la coopération. Or, les projets publics modernes ne peuvent plus se penser dans une logique unidimensionnelle : ils exigent coordination, réactivité, agilité. Autant de qualités que la pyramide ignore superbement.

La bureaucratie, cet excès de structure

Le culte de la procédure, érigé en vertu cardinale, finit par engendrer une bureaucratie paralysante. Ce qui devait structurer devient ce qui empêche. On produit des règles pour encadrer les règles. On codifie l’exception pour mieux ignorer les cas particuliers. On noie les urgences dans des délais sans fin.

Et ce poids administratif n’est pas neutre : il pèse sur les équipes, sur les décisions, sur les élus eux-mêmes, privés de la souplesse nécessaire pour tenir leurs engagements. Dans un monde où tout va plus vite, nos collectivités locales, elles, avancent au pas lent du protocole.

Vers un nouveau modèle ?

La société change. Les attentes évoluent. Les défis, eux, se multiplient. Face à cela, l’organisation pyramidale fait figure d’archaïsme. Elle n’a plus les armes pour affronter l’incertitude, l’imprévu, l’innovation. Le mot “agilité” est certes inscrit dans de nombreux documents administratifs. Mais il reste lettre morte. Une illusion de modernité dans un monde figé.

Alors que faire ? Repenser. Réinventer. Rompre avec le culte de la verticalité. Miser sur la transversalité, la responsabilisation réelle, la fluidité des échanges. Non pas pour abolir toute hiérarchie – elle reste nécessaire – mais pour lui redonner du sens, et surtout, de l’efficacité.

Conclusion : sortir du labyrinthe

Il est temps d’ouvrir les yeux. L’organisation pyramidale n’est plus adaptée aux enjeux actuels des collectivités locales. Elle rassure, certes. Mais elle freine. Elle ordonne, mais elle fige. Elle structure, mais elle enferme.

C’est d’un nouveau souffle dont nos administrations ont besoin. D’un changement culturel autant qu’organisationnel. Pour que demain, l’action publique ne soit plus le fruit d’un long escalier à gravir, mais le résultat d’un collectif qui avance, ensemble, sur un terrain plus horizontal, plus humain, et infiniment plus vivant.

POUR ALLER PLUS LOIN 

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